Un jeune mâle de grillon chantait devant son nid,

Dans l’espoir d’attirer une belle et douce amie.

Plusieurs longs jours durant, creuser fut son labeur,

Et il n’aspirait plus qu’à trouver le bonheur.

 

Dieu offrit enfin, à Roméo, une Juliette,

Et une grillonne vers lui s’avança en coquette.

Si tôt notre grillon, s’empressa à sa cour,

Redoublant de ferveur à jouer le troubadour.

 

Mais le chant mélodieux égaillant la prairie,

Ne fut pas entendu, que par sa belle amie.

Un mâle de mante religieuse, en fut attiré,

Perché sur une fleur, était là, à épier.

 

« Ces deux tendres grillons plus dodus que des mouches,

Aveuglés par l’amour, finiront en ma bouche »

Les pauvres jouvenceaux, occupés à flirter,

Par les pattes de la mante, se retrouvent attrapés.

 

Mais si tragique et cruel, peut être le destin,

Il va punir l’auteur de ce triste festin.

Quelques heures plus tard, notre mante religieuse,

Trouva une juste fin, de façon peu glorieuse.

 

Croisant en chemin, de son espèce, une femelle,

Son instinct le poussa à séduire cette belle.

Mal lui en pris car si tôt fini son affaire,

Que celle-ci le croqua, pour en faire, son dessert.

 

 

De cette fable que devons-nous en retenir ?

​

Qu’à ne pas respecter le bonheur des autres,

Il est vain de penser qu’un jour, il puisse, devenir vôtre.